Les blessures
- Cristina Buffon
- 17 juin 2020
- 1 min de lecture
« Je lui demandais comment elle faisait pour supporter ces déboires qui s'accrochaient à elle comme des revenants. Elle me répondait d'une voix limpide : "On fait avec. Le temps s'arrange pour rendre les choses vivables. Alors, on oublie et on se persuade que le pire est derrière soi. Bien sûr, le gouffre nous rattrape au détour d'une solitude et on tombe dedans. Curieusement, dans la chute, on éprouve une sorte de paix intérieure. On se dit c'est ainsi, et c'est tout. On pense aux gens qui souffrent et on compare nos douleurs. On supporte mieux la nôtre après. Il faut bien se mentir. On se promet de se ressaisir, de ne pas retomber dans le gouffre. Et si, pour une fois, on parvient à se retenir au bord du précipice, on trouve la force de s'en détourner. On regarde ailleurs, autre chose que soi. Et la vie reprend ses droits, avec ses hauts et ses bas. On a beau acheter ou se vendre, on est que des locataires sur terre. On ne détient pas grand-chose finalement. Et puisque rien ne dure, pourquoi s'en faire ? Quand on atteint cette logique, aussi bête soit-elle, tout devient tolérable. »
- Yasmina Khadra, Les anges meurent de nos blessures
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C'est assez affreux! Et dire que peut-être une fois se rebeller et gagner suffirait à changer cette croyance! Si on ne le fait pas pour soit, on pourrait peut-être le tenter pour les anges?...
N’oublie jamais que lorsque tu parles avec quelqu’un, tu parles avec une bougie.